La comédie de Marivaux - Présentation

La comédie chez Marivaux (XVIII^e siècle)

Marivaux rompt avec la tradition moliéresque de la comédie de caractère pour s'intéresser aux hésitations du cœur qu'il met au premier plan et marque ainsi le renouveau de la comédie. Chez Marivaux, la comédie se caractérise par une subtilité plus grande et une exploration plus profonde des émotions. Ses pièces mettent en scène des personnages plus complexes et des situations amoureuses plus délicates. Marivaux se concentre sur les jeux de séduction et de masques dans les relations amoureuses. Dans ses comédies, les personnages se cachent derrière des masques sociaux et jouent des rôles pour séduire ou tromper les autres, mettent en place des stratégies pour conquérir l'être aimé.

Ses personnages sont souvent en proie à des sentiments contradictoires et sont confrontés à des dilemmes moraux : l'obstacle à leur amour n'est plus extérieur, il est interne. Les jeunes gens oscillent entre passion et raison, hésitant entre l'amour de l'autre et l'amour de soi, entre la passion et l'orgueil. Ce que l'on nomme communément le « marivaudage » sous-tend le comique fin et délicat des pièces de Marivaux. Le lecteur aime lire les dialogues amoureux où se met en place un jeu de séduction. Le dramaturge cherche à explorer les différentes facettes des relations amoureuses, notamment les jeux de pouvoir entre les amants. Marivaux met en lumière les jeux de séduction et les subtilités des relations amoureuses, tout en critiquant les stratégies de manipulation et les artifices sociaux.

Dans Les Fausses Confidences, par exemple, une comédie en trois actes écrite par Marivaux et jouée pour la première fois en 1737, Dorante, un jeune homme de bonne famille mais désargenté, est tombé amoureux de la riche veuve Araminte. Son ancien valet Dubois enchaîne les manigances et les tromperies pour que Dorante, engagé comme intendant par Araminte, parvienne à conquérir son cœur. Dubois se livre à de « fausses confidences » pour semer le trouble dans l'esprit d'Araminte. Il lui révèle de prétendus secrets sur les intentions amoureuses de Dorante, ce qui la pousse à remettre en question ses propres sentiments. Au fur et à mesure de la pièce, les personnages se retrouvent pris dans un enchevêtrement de mensonges et de jeux de séduction. Araminte, troublée par les fausses confidences, se retrouve tiraillée entre ses sentiments pour Dorante et les doutes semés par Arlequin. À la fin, les masques tombent et la vérité éclate. Malgré les manipulations et les mensonges, l'amour triomphe et les personnages parviennent à se réconcilier. Cette pièce offre une réflexion sur les apparences, les faux-semblants et la sincérité des sentiments.